
Détecter le cancer avec un simple test sanguin : où en est la science?
Détecter le cancer avec un simple test sanguin : où en est la science?
Ces dernières années, l’idée de dépister plusieurs types de cancer grâce à une simple prise de sang suscite beaucoup d’intérêt. Bien que prometteuse, cette technologie demeure en évaluation scientifique et n’est pas encore destinée à une utilisation de routine. Voici un état des lieux sur ce que l’on sait aujourd’hui.
Un test basé sur l’ADN tumoral circulant
Lorsqu’un cancer se développe, certaines cellules tumorales libèrent des fragments d’ADN dans le sang. Cet « ADN tumoral circulant » présente des caractéristiques distinctes de celui des cellules normales, résultant de mutations, de pertes de matériel génétique ou d’autres altérations.
Depuis une décennie, les progrès technologiques permettent d’extraire, de mesurer et d’analyser ces fragments d’ADN dans le cadre de la recherche. Cet outil est déjà étudié pour suivre l’évolution d’un cancer chez certaines personnes sous traitement. L’idée désormais explorée est d’utiliser ce même principe pour détecter certains cancers plus tôt, avant l’apparition de symptômes.
Un potentiel reconnu, mais encore limité
Les premiers résultats suggèrent qu’un seul test sanguin pourrait détecter plus de 50 types de cancer, notamment ceux pour lesquels il n’existe aucun programme de dépistage actuellement. Toutefois, les études montrent aussi des défis importants :
Spécificité élevée : un test négatif rend peu probable la présence d’un cancer à court terme.
Sensibilité limitée (un peu plus de 40 %) : cela signifie qu’un grand nombre de cancers pourraient ne pas être détectés.
Risque de faux positifs : un résultat positif peut générer de l’inquiétude sans qu’un cancer soit présent.
En somme, ces tests ne remplacent pas les méthodes de dépistage reconnues, comme la mammographie ou la recherche de sang occulte dans les selles.
Pourquoi ce test n’est pas encore utilisé à grande échelle?
Plusieurs facteurs expliquent la prudence actuelle :
Coût élevé des analyses et des examens qui suivraient un résultat positif.
Performances variables selon l’âge, le type de cancer et le stade de la maladie.
Absence de données suffisantes pour établir à qui offrir le test et à quel intervalle.
De grandes études regroupant des dizaines de milliers de participantes et participants sont en cours au Royaume-Uni, aux États-Unis et ailleurs afin de mieux comprendre la valeur réelle de ces tests dans la population générale.
Un domaine en pleine évolution
Même si la technologie n’est pas prête pour une utilisation clinique courante, elle ouvre la voie à de nouvelles avenues en oncologie. Les résultats actuels alimentent la recherche en vue de définir :
la véritable capacité du test à distinguer différents cancers;
son utilité en complément aux dépistages existants;
les groupes de population pour lesquels le test serait pertinent;
la rentabilité d’une détection plus précoce.
La recherche continue joue un rôle essentiel pour faire avancer ces innovations et déterminer leur place future en santé publique.
La Clinique Omicron et ses professionnels peuvent évaluer une préoccupation de santé générale, discuter d’antécédents personnels ou familiaux, et orienter au besoin vers les ressources appropriées du réseau. La clinique demeure un point d’accès pour obtenir des renseignements fiables et un accompagnement adapté aux besoins de chaque personne.
FAQ
1. Peut-on dépister tous les cancers avec une prise de sang?
Non. Les tests en développement ne détectent pas tous les cancers et ne sont pas aussi sensibles que les formes de dépistage reconnues pour certains cancers courants.
2. Ce type de test est-il offert au Québec?
À ce jour, il s’agit d’outils de recherche. Ils ne font pas partie des examens recommandés ou disponibles dans le réseau public ou dans les cliniques médicales courantes.
3. Est-ce qu’un test sanguin pourrait remplacer la mammographie ou les autres dépistages?
Non. Les méthodes actuelles demeurent les plus fiables pour dépister certains cancers à un stade précoce.