
Produits “sans BPA” : pas toujours sans danger pour la santé
Produits “sans BPA” : pas toujours sans danger pour la santé
Depuis quelques années, la mention « sans BPA » est devenue un gage de sécurité pour de nombreux consommateurs. On la retrouve sur des bouteilles réutilisables, des contenants alimentaires, des emballages de viande et même des reçus de caisse. Mais derrière cette promesse rassurante se cache une réalité plus complexe : les produits utilisés pour remplacer le bisphénol A (BPA) ne sont pas forcément meilleurs pour la santé.
Le BPA, un composé controversé
Le bisphénol A (BPA) est une substance chimique utilisée depuis les années 1960 dans la fabrication de plastiques et de résines. On le retrouve dans les boîtes de conserve, les bouteilles d’eau, les emballages alimentaires et de nombreux autres produits du quotidien.
Des études ont toutefois montré que le BPA pouvait interférer avec le système hormonal, en imitant l’action des œstrogènes. Cette propriété en fait un perturbateur endocrinien, susceptible d’avoir des effets sur la fertilité, le développement du fœtus, le métabolisme et même certaines fonctions cérébrales.
Face à ces constats, plusieurs pays, dont le Canada, ont restreint ou interdit son usage, notamment dans les biberons pour nourrissons.
Les remplaçants du BPA : un faux sentiment de sécurité
Pour répondre aux préoccupations du public, l’industrie a développé de nouveaux types de bisphénols, comme le BPS (bisphénol S) ou le BPF (bisphénol F), censés être plus sûrs. Pourtant, ces molécules ont une structure chimique très proche de celle du BPA et donc des effets biologiques similaires.
Des recherches récentes montrent que ces substituts peuvent eux aussi altérer le fonctionnement des cellules humaines, notamment celles liées à la reproduction et au métabolisme. Dans certains cas, leurs effets seraient même plus marqués que ceux du BPA initial.
Cela signifie que la mention « sans BPA » ne garantit pas l’absence de risque : elle indique simplement qu’un autre bisphénol a été utilisé à la place.
Où les retrouve-t-on ?
Les bisphénols se cachent dans bien plus d’objets qu’on ne le pense :
Les emballages alimentaires, notamment les étiquettes de prix collées sur les viandes, poissons, fromages ou fruits.
Les bouteilles et contenants en plastique, surtout ceux destinés à un usage prolongé ou réchauffé.
Les boîtes de conserve et canettes, dont l’intérieur est souvent recouvert d’un vernis contenant des bisphénols.
Les reçus de caisse, imprimés sur du papier thermique.
Ces sources d’exposition peuvent sembler anodines, mais leur accumulation quotidienne peut entraîner une absorption non négligeable de ces composés par l’organisme.
Comment réduire son exposition ?
La Clinique Omicron recommande quelques gestes simples pour limiter le contact avec les bisphénols :
Privilégier les contenants en verre, acier inoxydable ou céramique plutôt que le plastique.
Ne jamais chauffer d’aliments dans des récipients en plastique, même s’ils sont “sans BPA”.
Retirer les autocollants et emballages plastiques avant de ranger les aliments au réfrigérateur.
Éviter le contact direct avec les reçus de caisse et préférer les versions électroniques.
Préférer les produits frais non emballés ou ceux vendus dans des contenants recyclables sans additifs chimiques.
Adopter ces habitudes au quotidien peut contribuer à diminuer l’exposition aux perturbateurs endocriniens, surtout chez les femmes enceintes et les jeunes enfants, plus sensibles à ces substances.
À la Clinique Omicron, nos professionnels encouragent une approche préventive et éducative : comprendre les sources d’exposition, faire des choix éclairés et privilégier la santé à long terme plutôt que la commodité.
FAQ
Q1. Les produits “sans BPA” sont-ils vraiment plus sûrs ?
Pas forcément. “Sans BPA” signifie simplement que le bisphénol A a été remplacé par une autre substance, souvent un autre bisphénol, comme le BPS, qui peut être tout aussi nocif.
Q2. Quels effets les bisphénols peuvent-ils avoir sur la santé ?
Ils peuvent dérégler le système hormonal, influencer le métabolisme, perturber la fertilité et avoir des impacts sur le développement des enfants.
Q3. Comment réduire son exposition à ces substances ?
Évitez de chauffer des aliments dans du plastique, choisissez des contenants en verre ou en métal, et retirez les étiquettes ou emballages avant le rangement.